LA LETRA OCCITANISTA

MARSEILLE 17 OCTOBRE 2015

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Préserver l’apprentissage du provençal - Le Dauphiné - 31 janvier 2020

Alors que le nombre de jeunes parlant une langue régionale a chuté depuis plusieurs décennies, des passionnés s’évertuent à poursuivre leur apprentissage dans le milieu scolaire.

 

Enseigné à l’université au Japon, dispensé à New-York, la langue provençale s’exporte et s’ouvre sur le monde. Le provençal est présent sur différents médias. “Radio Mix”, la radio estudiantine du lycée de l’Arc, “Radio Campo Santo”, de l’américain David Brice, ou encore l’émission de Paulin Reynard sur France Bleu Vaucluse avec “Aqui siam ben” (pour “On est bien ensemble”). Mais avant de le parler couramment et de le transmettre au plus grand nombre, encore faut-il l’apprendre…

 

Sur Orange, l’apprentissage du provençal commence très tôt à l’école la Calandreta, route de Caderousse. Créée en 1993, cette école associative est basée sur une pratique immersive de la langue et accueille les enfants de la petite section de maternelle jusqu’au CM2. Une opération portes ouvertes est d’ailleurs prévue le 4 avril de 9 heures à midi avec le témoignage d’anciens élèves.

 

Le rectorat salue le travail de la classe de provençal du lycée de l’Arc

 

L’acquisition du provençal se poursuit au collège Barbara Hendricks puis au lycée de l’Arc où le professeur Matthieu Poitavin enseigne et défend cette langue. « Le provençal exerce une fonction de rassemblement. L’effectif reste stable avec une quarantaine d’élèves au lycée.

 

Nous avons récemment ouvert une classe à projet sur “Les voies et voix de la Méditerranée” portant sur la pluridisciplinarité qui a été remarquée par le rectorat et nous a permis d’avoir une subvention de leur part. Il faut signaler aussi que le provençal est coefficient 6 au bac avec le contrôle continu ». précise Matthieu Poitavin en stipulant toutefois qu’il faut raison gardée et que l’avenir de la langue n’est pas aussi radieux qu’il parait.

 

Avis partagé par Bernard Vaton, président de Ben leu, l’association de défense de l’occitan, la première langue régionale parlée en France. « Seulement 1,5 % des enfants scolarisés en Provence font du provençal. il faut au minimum 70 000 personnes en France pour que la langue survive mais rien n’est perdu car l’unité se fait dans la diversité ». souligne Bernard Vaton.

 

Une nouvelle Calandreta dans le Vaucluse

 

L’identité culturelle est protégée par les langues et c’est, a contrario des hautes instances politiques que se développe le provençal. C’est la culture populaire qui, à travers des manifestations individuelles comme l’émergence de nouveaux groupes musicaux à l’instar de Tant que li Siam de Bedoin fait avancer le mouvement.

 

L’article 2 de la Constitution stipule que « la langue de la République est le français » mais des régions comme la Bretagne, la Corse ou le Pays basque réussissent à fléchir l’institution à l’exemple des récents bacheliers bretons qui ont rendu leurs copies dans leur langue régionale et qui ont finalement été validées puis corrigées par les examinateurs. Plus près de chez nous, le premier lycée en Langue d’Oc a été inauguré à Montpellier en 2018 et une deuxième calandreta verra le jour dans le Vaucluse à la rentrée prochaine.

 

Précisément, à Valréas à l’Espace Jean Duffard où des réunions d’information sont d’ores et déjà prévues les 4, 5 février et 3 et 4 mars à 18 h 30.